Du Dom Juanisme et de la féminité

C'est difficile parfois d'écrire un journal, l'instant s'éffrite, un autre le remplace...

Abel a appelé hier soir et j'étais heureuse.

Même si...

Justement parce que...

Il y a parfois des hommes à qui l'on a envie de laisser une totale liberté.

C'est difficile à exprimer.

Souvent quand je rencontre un homme je sais déjà. Je sais déjà si il me désire ou non, si je vais l'aimais ou pas, comment je vais l'apprivoiser, si je vais le blesser, si c'est lui qui me blessera, les mots que nous allons échanger, pourquoi je l'attire.

Souvent aussi j'attends déjà de lui mille et une petites choses, mille et un petits riens.

Parce que déjà tout a été dit dans les premiers instants.

Il arrive que j'ai la faiblesse de séduires certains d'entre eux.

Juste avant de fuire.

Aussi vite que je peux.

(l'amour des autres me fiche une trouille monstrueuse).

Mais parfois, il y a ce moment rare où j'ai face à moi un homme de qui je n'ai rien envie d'attendre tant il me surprend.

Un homme qui soudain crée un désir en moi, que je n'espèrais plus.

Le genre d'homme qui quand vous êtes nue devant lui vous dit

"Tu es insolite, singulière, incompréhensible"

et vous sentez à quel point c'est vrai à cet instant précis.

Quand je me suis réveillée près d'Abel dimanche matin, sa première question a été

"Alors, dis moi, de quoi as tu rêvé?"